L'Algérie confrontée elle aussi aux incendies

Publié le par libertus


Une accalmie se dessinait vendredi dans les feux de forêts en Algérie

Le bilan provisoire de cet embrasement exceptionnel des forêts du nord algérien établi jeudi par la protection civile est de huit morts.

Six personnes, dont une femme et deux enfants, ont péri calcinées à Tizi Ouzou (Kabylie). Deux adolescents d'une même famille, Nadir et Khaled, âgés de 11 et 16 ans, sont morts happés par les flammes près de Jijel (est) aux abords d'un oued où ils se rendaient pour se baigner. Les services algériens de la météorologie ont annoncé un rafraîchissement de la température amorcé jeudi par l'ouest et qui devrait se poursuivre vendredi et les jours suivant vers l'est. A Alger, le mercure qui avait frolé les 43° était, vendredi, légèrement en dessous de 40°. Selon la protection civile, 204 incendies ont affecté 23 départements du nord algérien durant les dernières 48 heures. Le brasier s'éténdait de Chlef (ouest), à Skikda (est), en passant par Aïn Defla, Blida, Tipaza, Alger, Boumerdès, Béjaïa, Tizi Ouzou et Bouira.

6.000 pompiers mobilisés
Le feu a également détruit la forêt de Ténira à Sidi Bel Abbès (Oranie) et englouti un bois à Meurad près de Tipaza, sur la côte ouest. Les incendies, attisés par les vents brûlants du Sahara, simoun et sirocco, ont été favorisés par la canicule et la sécheresse. Malgré la mobilisation générale des pompiers, soutenus par l'armée et les services forestiers, le feu a parcouru plus de 20.000 hectares de broussaille détruisant des milliers d'arbres: chênes liége, chênes verts, cèdres, pins, ifs et merisiers. Plus de 6.000 soldats du feu et des dizaines de véhicules spécialisés ont été dépêchés face aux brasiers.

Manque de moyens aériens
L'Algérie ne dispose pas de moyens aériens de lutte contre les incendies de forêts. La population a participé avec les moyens de bord aux opérations rendues pénibles par la configuration difficile du terrain et le mauvais état des pistes de montagne. Plusieurs villages ont été évacués par mesure de précaution. Selon le bilan provisoire de la protection civile, 29 maisons ont été brûlées à Jijel et 5 à Blida, au pied du massif de Chréa, à une cinquantaine de kms au sud d'Alger. Le massif de Chréa, qui surplombe Blida, semble le plus touché par ces incendies qualifiés d'"exceptionnels" par le directeur des forêts du département, Mohammed Seghir Noual. Selon un bilan partiel pour ce seul massif, quelque 2.000 hectares d'arbres y ont été ravagés par le feu, le bilan le plus lourd depuis 1983, a-t-il précisé.

Un "patrimoine vert" parti en fumée
Jeudi soir, les tâches cendrées dessinées par le feu dans la verdure donnaient au massif l'aspect d'une peau de léopard empuanti par une odeur âcre de fumée. D'épaisses volutes de fumée continuaient de s'échapper des flancs du massif forestier ravagé par le feu. Des coulées de cendres dévalant des versants et des centaines de troncs d'arbres calcinés, tordus, des cadavres d'animaux sauvages, domestique ou d'élevage, gisant dans la montagne témoignaient de l'ampleur de la catastophe. "Il faut des années pour que la nature répare ce que le feu a détruit en quelques jours", se désolait Amar Bounous, un habitant. Chréa abrite une cédraie, des chênes verts, des ifs et des merisiers, dont une partie a été à jamais engloutie dans la fournaise.

Publié dans environnement

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